Sous les Vents de Neptune, par Fred Vargas


C’est le troisième Fred Vargas que j’ai eu l’occasion de lire au cours des derniers mois, grâce aux suggestions judicieuses de mon épouse. Je peux maintenant dire que je comprends mieux ces lecteurs qui dévorent roman policier après roman policier, et surtout la présence des millions de ces livres dans les librairies.

“Sous les Vents de Neptune” met en vedette le commissaire Adamsberg et son équipe, qui se préparent à un voyage vers le Québec pour suivre une formation avec la Gendarmerie Royale Canadienne (GRC). Dans les semaines précédentes, une jeune fille est assassinée avec trois coups de couteau bien enlignés. Le principal suspect n’a aucune mémoire de l’incident, mais les preuves contre lui semblent irréfutables. Cet acte fait remonter à la surface des vieux souvenirs pour le commissaire, qui a autrefois conduit une enquête sur une série de meurtres similaires (trois performations enlignées, suspect amnésique) qu’il attribue à une seule et même personne. De plus, son propre frère était l’accusé de l’un de ceux-ci, d’où son investissement personnel considérable. En bref, la reprise de cette enquête le suit jusqu’au Québec et lui cause des inconvénients majeurs, au point qu’il doit à un moment lui-même fuir la justice avec des méthodes assez inusitées.

Je n’irais pas plus loin pour le résumé, car qui souhaite voir sa lecture gâchée? J’ai beaucoup aimé l’histoire dans l’ensemble. L’énigme centrale semblait parfois fantaisiste, mais elle est si bien présentée et défendue par le commissaire qu’on se sent investi dans sa mission. Fred Vargas construit des personnages complexes et humains autour du commissaire, particulièrement son capitaine, Danglard. Les dialogues entre ce dernier et Adamsberg sont si merveilleux, un mélange délicat et réussi entre le sérieux du travail policier et la légèreté des deux hommes qui entretiennent une relation des plus viscérales. Les romans de Vargas sont les rares romans policiers qui me font régulièrement sourire et même rire à quelques reprises.

La moitié de l’histoire se déroule au Québec. Il faut dire toutefois que les dialogues en “québécois” correspondent bien peu au québécois que je connais. Le tout se passe aux alentours de Gatineau il y a 20 ans, je suis donc prêt à concevoir qu’il est peut-être plus représentatif de cette région à cette époque, mais j’en doute. Cela n’a pas vraiment affecté mon appréciation de l’histoire ou des dialogues ; je les percevais plutôt comme une vision inexacte et charmante de notre langue par nos cousins de France. Peut-être certains auront plus difficulté à accepter cette version du québécois.

Somme toute, un roman très agréable qui m’a donné envie de lire d’autres oeuvres de ce type, surtout si le nom Fred Vargas est sur la page couverture.


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