Le Livre des Baltimore, par Joël Dicker


Comme plusieurs, le livre qui m’a fait découvrir Joël Dicker est “La Vérité sur l’Affaire Harry Québert”, qui a propulsé l’auteur suisse au statut de célébrité pour un écrivain francophone. J’ai également beaucoup aimé le livre et son intrigue principale. Sachant que le personnage principal de ce roman, l’écrivain Marcus Goldman, je m’attendais à retrouver un peu le même style dans celui-ci.

“Le Livre des Baltimore” prend un chemin différent. L’histoire tourne également autour de l’écrivain Goldman et les événements qui ont marqué sa famille et ceux qui les entourent. En bref, un événement dramatique a bousculé la vie des Goldman il y a quelques années. À travers le livre, l’écrivain raconte peu à peu l’histoire des membres de sa famille et toutes les circonstances qui mené à ce fameux drame. Lorsque Marcus était jeune, il faisait partie de la famille des Goldman-de-Montclair, une famille tout à fait ordinaire de la classe moyenne du New Jersey. Ceux-ci visitaient régulièrement les Goldman-de-Baltimore, une famille très aisée que Marcus enviait particulièrement. Enfant, il s’est lié d’une amitié éternelle avec son cousin, Hilel, et l’ami de ce dernier qui a été pratiquement adopté par la famille, Woody. Les trois garçons sont inséparables de l’enfance jusqu’à l’adolescence et même à l’âge adulte. Évidemment, il y a d’autres personnages importants dans l’histoire, notamment une autre famille aisée, les Neville, qui joue un rôle central dans l’intrigue et dans la vie personnelle de Marcus.

L’intrigue centrale, le “Drame”, tient certainement en haleine. On comprend assez tôt, puisque l’histoire est racontée par Marcus plusieurs années après, que quelque chose est arrivé et a fracturé sa famille, plus particulièrement ceux qui vivaient à Baltimore (d’où le titre du livre). L’essentiel de l’histoire est une immense mise en contexte qui permet à Marcus – et au lecteur, par le fait même – d’identifier les éléments clés qui ont mené à cet événement. En d’autres mots, le personnage principal sait ce qui s’est passé dès le début du livre, mais pas tous les détails du pourquoi cela s’est passé ainsi.

Si le tout semble ici un peu répétitif (je cherche des synonymes du mot “drame” depuis tout à l’heure), ça représente bien un des aspects du livre. L’auteur lui-même clot plusieurs sections ou chapitres avec des phrases telles que “Mais comment cela peut avoir mené au Drame?” ou bien “Jusqu’au jour où le Drame se produisit.” Je comprends l’idée, celle de laisser paraître au lecteur que quelque chose d’incroyablement dramatique s’est produit pour encourager à lire et tourner les pages pour enfin découvrir le DRAME. Toutefois, cette insistance m’a semblé peu originale et a quelque peu gâché le dénouement dans mon cas. Lorsque le “drame” est expliqué en détails vers la fin du livre, il ne cadre pas aussi bien que je l’avais anticipé avec ce qui se passe avant. De plus, les multiples bonds dans le temps peuvent rendre la lecture un peu confuse par moments.

Dans l’ensemble, l’histoire est assez bien ficelée et l’auteur dresse un portrait intéressant des différents membres de la famille Goldman. Cette “immense mise en contexte”, pour reprendre mes propres mots, a donc une certaine valeur et permet de se faire une idée assez précise de qui sont ces personnages et quelles sont leurs motivations. Ce n’est pas parfait, surtout en considérant le dénouement, mais pour la vaste majorité du livre on se sent investi dans la vie de Marcus et sa famille étendue.

Malgré les près de cinq cent pages, ce livre se lit très rapidement ; les scènes déboulent les unes après les autres. L’auteur est capable de laisser planer assez d’intrigues pour donner envie de lire la suite. Malgré la fin qui m’a légèrement déçu, il n’y a aucun doute que Joël Dicker sait garder l’attention du lecteur.


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